Revue de presse


Jazz Vivant le 05/12/2013
Pierre Boussaguet, le retour.
Quatre mois après son passage à Genève dans le cadre du « Jazz Estival », Pierre Boussaguet se retrouve dans la « Cité de Calvin » (vous savez, Jean, ce joyeux drille à
qui nous autres devons tant d’ouverture d’esprit et de sens de la fête). Bon, je vous vois venir, les puristes, ou plutôt je vous entends déjà: « Oui, de la variété, de la
chanson, même! Qu’est-ce que cela à voir avec le jazz? Non mais! ». En effet, je peux comprendre votre indignation (tout de même un rien épidermique, avouez-le): il
s’agissait d’un concert (le 5 décembre 2013) au Théâtre du Léman réunissant sur scène Michel Legrand (p, voc), Nathalie Dessay (voc), Catherine Michel (harpe),
Pierre Boussaguet (contrebasse) et François Laizeau (dms).

Je me réjouis toujours de voir quelqu’un prendre ses distances par rapport au monde de l’opéra (auquel je n’ai jamais rien compris), et il faut dire que Nathalie Dessay réussit sa conversion de cantatrice à chanteuse, à l’opposé de Roberto Alagna qui continue à s’égosiller comme un ténor d’opéra. J’ai dit chanteuse tout court, pas « de jazz », pas encore (?), mais on entrevoit l’influence du maître… Le répertoire est essentiellement du Michel Legrand avec beaucoup de références à Claude Nougaro.
Je connais mal la harpe, (pour moi, le jazz et la harpe, c’est encore plus insolite que le jazz et la java) et je me suis régalé du phrasé que Catherine Michel distille, grâce sans doute à l’influence de son mari (un certain M. Legrand, fin de la séquence pipole). Quand à Pierre Boussaguet, avec le même gros son que quatre mois plus tôt, et François Laizeau, excellent batteur qu’à ma grande honte je ne connaissais pas, ils assurent un accompagnement parfait, aussi bien dans les tempi soutenus que dans les passages ad lib qu’affectionne le patron.

Donc, oui, du jazz, il y en avait. Tout d’abord par un hommage, en partie didactique à l’intention d’un public qui n’était certainement pas venu pour ça, mais qui était ravi, et probablement parce que Michel Legrand ne pourrait pas s’en passer et que le jazz apparaissait partout dans cette soirée, sans compter la place laissée (pour quelques soli) au bassiste et au batteur.


Duo avec Frédéric Monino lors du Festival Mardi Graves le Chai, Saint-Jean de Védas, 14 février 2016

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